Ouragan Maria « Toute l’agriculture guadeloupéenne est fracassée »

Faisant suite au passage de l’ouragan Maria en Guadeloupe, l’état de « catastrophe naturelle » sera signé samedi, a annoncé le Premier ministre Édouard Philippe, le 20 septembre 2017. « L’agriculture guadeloupéenne est fracassée », nous a déclaré Maxette Grisoni-Pribakas, présidente de la FDSEA de la Guadeloupe. L’ouragan Maria de catégorie maximale, 5, n’a épargné aucune production.

Toutes les cultures à terre

Les 200 producteurs de l’île n’ont plus que des cultures à terre, alors qu’ils exportent en moyenne 75 000 tonnes de bananes par an. « Toutes les bananeraies de l’île sont touchées, poursuit Maxette Grisoni, dont les 15 ha de bananeraie et les tunnels ont été ravagés. La quasi-totalité des bananiers a été couchée ou arrachée. Les fruits sont perdus. Il faut compter 11 mois pour faire redémarrer la production. Durant ce délai, il n’y aura rien. »

« Les cannes à sucre sont couchées. 80 à 90 % de la production sont touchés. La récolte prochaine est anéantie, estime Maxette Grisoni. Les bâtiments d’élevage sont abîmés, les arbres fruitiers arrachés, les champs en bordure de littoral inondés. »

Actions de solidarité

La présidente de la FDSEA énumère les besoins immenses des agriculteurs : semences, bâches, tuyaux, groupes électrogènes… Des actions de solidarité vont être mises en place au niveau du réseau de la FNSEA. Le syndicat réfléchit aux modalités d’envoi de matériel, d’un soutien financier via une collecte.

La Martinique, où l’œil du cyclone est passé à 50 km des côtes du Nord, a été moins touchée. Toutefois, des dégâts agricoles sont à déplorer, en particulier dans le nord et le centre de l’île. Le passage de l’ouragan Maria a détruit 70 % de la production de bananes martiniquaises, indique l’interprofession de la banane française (UGPBAN). L’UGPBAN prévoit un retour de la banane de Guadeloupe et de Martinique sur les étals au printemps de 2018.